
Le jeu de mot pourrait être marrant mais il n'y a malheureusement pas de quoi rire.
Souvenez-vous... Dans une circulaire du 22 novembre 2023, les service de la première ministre sommait l'ensemble des membres du gouvernement et des cabinets ministériels à installer cette solution de communication française, en remplacement de toutes les autres, et ce avant le 8 décembre 2023.
Présentée comme une solution cryptée de bout en bout, Olvid permet de préserver la confidentialité des conversations.
Il faut savoir (et j'en ai déjà parlé plusieurs fois ici) que le Cloud Act ou plus encore le FISA (qui vient d’être prolongé par le Congrès au moins jusqu’en avril prochain) permettent à certaines agences américaines bien connues de prélever n'importe quelle donnée dans un système, du moment qu'il utilise un matériel américain.
Le Cloud Act ou le FISA permettent à certaines agences américaines de prélever n'importe quelle donnée...
Olvid, certifié par l'ANSSI (l'Agence Nationale de Sécurité des Systèmes d'Information), certifiée par la première ministre, certifiée par Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, qui avait déclaré dans une interview à France Info, « Olvid, c'est une solution qui est 100 % française,100 % sécurisée», présente donc toutes les garanties attendues pour une messagerie sécurisée gérant les communications les plus sensibles.

Mais voila qu'on apprend au détour d'une polémique que cette application utilise pour une partie de la gestion de ses communications les services d'AWS (Amazon Web Services), faisant ainsi tomber les communications dans le champ d'application des lois américaines.
cette application utilise les services d'AWS
Alors même si on affirme que le système totalement crypté ne peut pas être cassé, il faut bien penser que ce ne sont pas la CIA ou la NSA qui diront le contraire, bien sûr hein...
Mais le plus fou, c'est que Christophe Lesur, directeur général de Cloud Temple (société française), Olivier Vallet (PDG de DocuPoste, société française) ou encore Octave Klaba (OVH, société française) travaillent sur ce sujet.
Si le ministre en charge du numérique passait un peu plus de temps à vraiment promouvoir des sytèmes souverains, peut-être aurait-il pu réunir ces acteurs autour de la table, évitant ainsi cette polémique ? Avec en prime la garantie d'un système totalement souverain qu'on a semble-t-il du mal à accoucher malgré les compétences, toutes présentes en France. (Il est extraodrinaire de constater que malgré toutes les briques, présentes, nous n'arrivions pas à construire ce légo sécuritaire)
En désespoir de cause, reprenons le titre : Oh le vide quand on parle souveraineté !
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